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À l'origine

Cette demeure appartint aux de La Roche Aymon, de La Bermondie, de La Reynie, de Calignon, de Montbron puis de Blomac. En 1793, la révolution, marque fortement le Vieux Château.

Louise-Antoinette de Calignon qui habite le château, est saisie par les révolutionnaires, hissée malgré son grand âge sur une charrette à bœuf et, par une nuit de novembre, transportée en cet équipage à Limoges pour y être emprisonnée. Le froid, les fatigues de la route et la frayeur ont raison de cette malheureuse femme, qui meurt pendant le trajet.

Son fils Louis est de son côté emprisonné ainsi que sa femme, Sophie de Bonneval, et ce n’est que quelques mois plus tard, sur la demande de la municipalité de Vicq, qu’ils sont remis en liberté. Pendant ces événements, le château reste à la garde d’un fermier nommé Maraval.

Une légende veut que cette même nuit ou l’on transporte Louise Antoinette à Limoges, l’un des révolutionnaires, qui vient de l’arracher de son lit, veut « à tâter d’un lit d’aristocrate » et s’y couche. Au plus fort d’un orage qui éclate alors, il y est foudroyé.

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Le château n’est pas traité avec plus de ménagements que les propriétaires. La municipalité de Vicq est, paraît-il, assez tiède, révolutionnairement parlant (c’est du moins ce que nous montrent les délibérations de cette assemblée), et cela entraîne la venue le 29 Nivôse an 11 (18 janvier 1793) de l’agent national du directoire de St Yriex.

Delignac soutient que la municipalité de Vicq est tenue de démolir les tours du château « jusqu’au toit du libage des tuiles du corps de logis ». Vous avez un château fort qui subsiste près de vous; il faut promptement l’abattre. « La municipalité obéit, et, dans sa séance du 30 germinal (19 avril 1794) décide la démolition partielle du château. Le citoyen Desmaison, entrepreneur d’ouvrages au chef-lieu de la commune de Pierre-Buffière est le moins enchérisseur, l’ouvrage lui est confié « pour et moyennant le prix et somme de 925 livres ».

Les choses ne vont pas aussi facilement qu’on le désire et l’entrepreneur Demaison contrevenant à l’article 2 de son traité (qu’il ne jettera aucun des matériaux sur la terrasse, vu qu’elle sert de jardin potager au citoyen Maraval, fermier.), a le malheur de briser quelques poiriers et d’écraser un carré d’artichauts et un autre d’oignons avec les matériaux de démolition.

La municipalité saisit avec empressement le prétexte et suspend les paiements de l’entrepreneur et par la même les travaux. Mais laissé à l’abandon, utilisé comme corps de ferme, ce château, jadis plein d’allure, subit les outrages du temps. Heureusement depuis une vingtaine d’années, de nouveaux propriétaires ont le « coup de foudre » pour ces vieilles pierres et une lente résurrection est en train de se réaliser.

La visite

Du haut de sa colline, il domine le bourg de Vicq sur Breuilh. Le corps de bâtiment actuel fut érigé dans le premier quart du XVIe et achevé en 1515 par Jean de Salagnac, protonotaire du Saint Siège, certaines parties à caractère renaissance sont remarquables.

Le Vieux Château est entouré par des douves (1), protégé par les anciens bâtiments d’exploitation agricoles, le château se dresse majestueusement au fond de la cour.

En entrant dans la cour intérieur, à gauche, l’on découvre la grange (2) avec ses ferrure de porte « en crosse d’évêque », les remises de charrettes (3) et l’ancienne bergerie (4). À droite l’ancien four (5) et les anciennes étables (6), Ces espaces ont été réhabilités au cours de ces dernières années pour permettre le logement des artistes lors des manifestations culturelles de l’association, ou l’accueil de vacanciers en gîtes confortables.

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Un son cristallin au centre de la cour, attire le regard vers une fontaine dont la fonction de lavoir (7), souligne le rang social des châtelains de l’époque. Sur la façade du château subsistent les traces des voutes de l’ancienne galerie (8), qui s’élevaient sur un étage. Sous les fenêtres à meneaux, posés sur les pierres d’ancrage des voutes de la galerie, des épis de faîtage, sont visibles. Réalisés par la propriétaire précédente, Marie Laure Montoriol, céramiste de son état, les épis de faîtage sont typiques de notre région.

A gauche, subsiste un petit escalier en pierre (9) descendant aux caves où jadis étaient stockés provisions de bouche et vins de qualité ; des crochets, encore visibles, supportaient d’énormes quartiers de lard.

Toujours à gauche, la chapelle (10) dont les départs de voûtes sont encore visibles, une grande pierre de granite pourrait être l’autel. Face à l’autel, au niveau du premier étage, se trouve une petite ouverture qui permettait aux maîtres des lieux de suivre l’office sans pénétrer dans la chapelle et sans se faire voir.

A droite, une très belle porte à coquille (11) de style Renaissance, portant l’inscription « Pax huic domui » (Paix dans cette maison) et dont il subsiste aujourd’hui à peine les dernières lettres gravées, s’ouvre sur un escalier monumental situé dans une tour rectangulaire. Ces marches conduisent à une pièce monumentale de 180 m2 (12) avec pour mobilier 2 belles cheminées. Cette pièce revit lors des manifestations culturelles en accueillant des expositions et des spectacles. Au fond de la salle, à gauche, une petite porte conduit à l’une des deux tours (sud) en grande partie restaurée. Curieusement, les tours sont rectangulaires à l’intérieur, et rondes à l’extérieur.

En pénétrant dans le château par la porte principale, un couloir à droite conduit à l’ancienne cuisine du château (13) où l’immense cheminée avec son four à pain permettait de cuisiner des ragouts, et autres volailles embrochées. Cette pièce chaleureuse accueille régulièrement des concerts, des lectures, et les buffets conviviaux après chaque manifestation.

Retour au couloir central qui mène sur une terrasse en surplomb (14), qui offre une vue magnifique sur le village de Vicq-sur-Breuilh. On aperçoit, notamment le clocher défensif « en peigne » de l’église, Le presbytère qui abrite le musée Cécile Sabourdy qui présente des œuvres d’artistes naïfs et la fameuse crèche et ses bergers, chef d’œuvre de l’art populaire local. A gauche de l’église, vue sur les jardins du musée Cécile Sabourdy. Côté château, la terrasse est limitée par deux petits « poivriers ». Deux grosses tours (15-16) dont l’une est restaurée dominent la terrasse. Sur l’une et l’autre des meurtrières horizontales sont visibles.

 

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Tarifs

Visite du Vieux Château du 01/07 au 31/08 tous les jours de 10h à 17h, ou sur rendez-vous.
Entrée : 1€, gratuit pour les enfants.
Groupes : 1€ par personne.

Les Fouilles

En 1995 des fouilles ont été entreprises, Christian Remy en rapporte les résultats sur Internet.

Le château de Vicq apparaît dans les sources au début du XVIe s. Il est alors un fief des Salignac, relevant d’abord de la châtellenie de Magnac, puis directement de l’évêque de Limoges, comme juridiction démembrée. Ce logis flanqué de deux fortes tours rondes à l’ouest, établi sur une légère crête, doit sa renommée – toute relative – à une belle cage d’escalier et aux vestiges de la galerie qui font du monument l’un des jalons essentiels de la pénétration de l’art de la première Renaissance en Limou­sin.

Les sondages effectués en 1995, parallèlement à d’importants travaux d’aménagement menés par les propriétaires, avaient pour objectif de repérer d’éventuelles structures antérieures au château du dé­but du XVIe s., et surtout d’apporter des compléments archéologiques à une étude monumentale et historique en cours (seule synthèse existante : L. Breuilh, « Château de Vicq », Bull. Soc. Archéo. et Hist.du Limousin, t. LXII, 1912, p. 5-18). L’opération a porté sur deux secteurs : la terrasse occidentale et la tour N.O.

La terrasse (21 x 45 m), aménagée à l’ouest du logis moyennant d’importants travaux de terrassement, est cantonnée aux angles par deux tourelles pleines. Elle est manifestement postérieure au début du XVIe s. Une tranchée, large de 1,50 m et perpendiculaire au logis, a été réalisée dans les remblais. Elle a permis de mettre au jour le profil – irrégulier – de la pente et de constater que le substrat y est vierge de tout fossoiement. Ainsi, la résidence castrale était coupée de la crête à l’aide d’un important fossé à fond de cuve sur trois côtés seulement.

Ce substrat est recouvert d’une ancienne et fine couche d’humus stérile de mobilier. Puis, un horizon de fragments de gneiss semble attester de travaux d’extraction (cave du logis et lance­ment du chantier au début du XVIe s. ?). Un horizon organique, contenant un peu de mobilier XVlle s., nappe cette couche, toujours selon le même pendage.

Enfin, un fort remblai comportant des fragments de calcaire, de briques, d’ardoises correspond à la création de la terrasse. La partie supérieure de la stratigraphie a été très perturbée par des travaux de terrassement et l’utilisation de cet espace comme jardin potager. C’est pourquoi, le contact entre la tranchée et les fondations du mur ouest du logis s’avère quasi inexistant.

On notera cependant l’absence de cavée de fondation : la maçonnerie (largeur 1,50 m) a été assise sur un amoncellement de cailloux à peine liés. On précisera qu’à l’ouest, pour des raisons de sécurité, la tranchée n’a pu être réalisée jusqu’au mur de soutènement.

En définitive, la stratigraphie observée n’infirme nullement les données historiques : aucune trace d’occupation médiévale n’a pu être repérée. L’intervention sur la tour s’est limitée à l’accompagnement des travaux de déblaiement – après réalisation d’une étude stratigraphique – et à la fouille d’un cloaque ménagé dans la partie est des maçonneries.

Des remblais d’effondrement encombraient l’intérieur de la tour. Cette pièce carrée (7,50 m) contenait des matériaux de construction sur 2 à 3 m de puissance : éléments lapidaires dont plusieurs pier­res sculptées (de cheminées, de fenêtres, corbeaux d’étage), ardoises, briques, mortier décomposé.

On a pu établir que la tour comportait quatre niveaux habitables dotés de cheminées. Un pavage de grosses pierres, manifestement tardif (XVIlle s. ?) en constitue le sol. Une pellicule de terre noire, correspondant à un niveau d’occupation de peu antérieur à l’abandon du secteur, a pu être identifiée.

Nappant légèrement le pavage, elle contenait des fragments de mobilier du XVIlle s. La fouille du cloaque (2,90 x 0,90 m) a fourni un abondant matériel datable du XVIlle s. (étude en cours P. Conte). On évoquera la présence de fragments de sceaux, de bouteilles, de faïences, d’un étui à pistolet de selle et de cadavres d’animaux (étude en cours C. Vallet). Des matériaux divers complétaient le comblement de cette fosse de latrines (bois, matériaux de construction). Le substrat en constitue le fond. Nettement incliné vers le Nord, il permettait l’écoulement dans le fossé des matières fécales lors de son utilisation. Le comblement massif fouillé cette année semble traduire une désaffection des latrines en tant que telle au XVIlle s. A cet effet, la bouche d’écoulement du cloaque avait été condamnée.

La difficulté est de déterminer si le comblement est lié aux événements révolutionnaires ou s’il leur est antérieur. On sait qu’un arrêté est pris en 1793 pour faire déraser les tours du château.

Les travaux de réaménagement du château se poursuivant, il est probable que le même type d’opération soit à reconduire pour la tour Sud.

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